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Un corps à soi” – par Nora Rupp, présentation de sa démarche artistique
2 février 2022 à 18:00 - 19:00
CHF25Comment et pourquoi durant 20 années j’ai créé des femmes à l’aide de mon corps, et les ai photographiées. Quel a été le processus, quelles ont été les réflexions autour de mon travail ? Du premier autoportrait, à la création d’un personnage, je vous invite dans l’intimité du projet «Un corps à soi».
Invitée à la Maison de la Femme par Espace Artistes Femmes, j’ai le plaisir de proposer une conférence autour de mon travail photographique engagé, qui questionne les règles régissant le corps et la vie des femmes. Cette conférence sera suivie d’un moment d’échange.
www.norarupp.com
Org. Espace Artistes Femmes
Inscription: espaceartistesfemmes@gmail.com
CHF 25.-/personne (dans le respect des conditions sanitaires)
«Un corps à soi» dans la presse:
19h30 RTS 1 TV
RTS 1 TV 12h45 invitée culture
RTS radio 12h30
RTS radio Humans of suisse
24heures
Le Courrier
UN CORPS A SOI. AUTOPORTRAITS D’UNE FEMME
À l’aube de ses quarante ans, la photographe Nora Rupp se saisit du projet d’exposer pour la première fois vingt années d’autoportraits. Le titre de l’exposition, Un corps à soi, s’inspire de l’essai de Virginia Woolf « Une chambre à soi» (1929) qui abordait la place restreinte des artistes femmes dans l’histoire et qui tirait cette conclusion: pour pouvoir accéder à l’éducation, à la production et au succès, une artiste doit au moins disposer d’un peu d’argent et d’un lieu à elle, car être artiste c’est être tout·e à soi. Et aujourd’hui, qu’en est-il de notre corps, nos pensées, notre argent, notre travail, notre rôle et notre image ? C’est l’autoportrait qui permet alors à Nora Rupp d’observer ses propres contradictions et de déconstruire les injonctions qui lui sont faites, telles que les apprêts quotidiens du corps et le devoir de séduction, le travail domestique et le soin apporté aux autres. Et puis il y a nos hexis corporelles aussi : les règles qui régissent nos gestes et nos postures en fonction de la ou les places que nous occupons : quelles sont nos manières d’être au monde, quelles sont leurs origines et quelles en sont les conséquences ? … Au fil des années la fabrique des images, d’abord argentiques et inspirées par Cindy Sherman, s’autonomise et devient cathartique : à des moments charnières de sa vie, l’artiste donne vie à de nouveaux personnages, dont le décorum emprunte les codes d’époques, de contextes et de registres multiples. Et puis il y a la rupture : en 2019, l’artiste est victime d’un accident aux ondes de choc inouïes : une attaque cérébrale qui, à terme, brisera l’identité qu’elle s’était construite. Son incapacité nouvelle à continuer d’assumer ses multiples rôles professionnels et privés, les pertes de repères ainsi que les discriminations subies l’amènent à une transformation ou un éveil intérieur radical, à une vitesse et avec une intensité déconcertante. Bas les masques ! Une mue qui révèlera à la fois la dimension militante et féministe de son travail.